Quelques semaines après la sortie d’un trailer plein de promesses, le film de Guillermo del Toro se révèle davantage avec des extraits troublants, ne faisant qu’amplifier nos attentes.
Profondément singulier dans l’écriture et la retranscription de ses scénarios-contes depuis le début de sa carrière (L’Échine du Diable, Le Labyrinthe de Pan, Crimson Peak), le cinéaste Guillermo del Toro sera bientôt de retour au cinéma avec The Shape of Water, fable d’amour amphibienne sacrée Lion d’Or par le Jury présidé par l’actrice Annette Bening lors de la dernière Mostra de Venise. L’auteur mexicain, qui vit aux États-Unis, a d’ailleurs dédié son prix au monde latino-américain du cinéma et à ses représentants, dans un contexte politico-culturel particulièrement tendu outre-atlantique.
Auréolé d’une sublime affiche créée par James Jean, The Shape of Water relate la passion entre Elisa (Sally Hawkins), une jeune muette rêveuse, et une créature aquatique humanoïde non sans rappeler le brave Abe Sapiens, personnage majeur du diptyque Hellboy du réalisateur. Défini comme une ode à la différence et un antidote contre le cynisme, le film se déroule en 1961, autour d’un projet gouvernement hautement secret à laquelle contribue l’héroïne, innocente concierge qui devra, pour la liberté de son amour captif, faire face à bien plus puissant et machiavélique qu’elle.
Au casting, on retrouve également Olivia Davis dans le rôle de sa collègue et complice Zelda, ainsi que l’excellent Michael Shannon (Take Shelter, Midnight Special, Nocturnal Animals) en savant militaire aux intentions nauséabondes au sujet de sa monstrueuse et magnifique découverte. Quant à la créature, elle est interprétée par Doug Jones (Abe Sapiens lui-même), spécialiste du costume de créature et grand habitué des oeuvres du réalisateur. Plus sombre que le premier trailer, la nouvelle bande-annonce du film permet de retrouver l’atmosphère si particulière du cinéma du Monsieur en son et en images, ainsi quelques bribes de la composition d’Alexandre Desplat.
Bien que sa sortie internationale soit fixée au 8 décembre prochain, il nous faudra attendre le 10 janvier pour découvrir la nouvelle création exquisitement originale de Guillermo del Toro sur nos écrans. Quoi qu’il en soit, le film est idéalement placé – en termes de retours critiques et périodicité de sortie – pour faire parler de lui aux Oscars, mais aussi et surtout pour nous déverser son torrent d’idées captivantes et d’émotions neuves en salles. Vivement!
