GRAND BLANC ET L’IMPERATRICE AUX DOCKS – DE l’ONIRISME

Aux prémisses de l’Hiver, Grand Blanc et l’Impératrice nous faisaient rêver comme jamais lors de leur concert, le 30 novembre dernier, aux Docks. Une soirée emprunte d’irréel. Récit. 

Granc Blanc ou la neige rêvée de la blancheur

La première partie de cette soirée s’annonçait explosive avec le quatuor français Grand Blanc qui présentait son dernier album Images au Mur. Le nouvel opus, découvert principalement en live lors du concert, est porté sur scène par les deux leaders et chanteurs du groupe : Camille Delvecchio et Benoît David. Ils s’unissent et se désunissent dans la pénombre de la scène et nous promettent du rêve : « On va vous vendre du rêve. Non, on va vous le donner ! ». Rêve BB Rêve... Mélancolique, la formation française convoque l’absence de l’Idole, son oubli : « J’ai tout oublié / Ton image au mur […] / Comme une prison / C’est vraiment trop dur, c’est vraiment trop long ». Ce sont les villes étrangères dans Los Angeles, les terres virginales dans Ile : « Oh mon coeur / Où sont les îles / Où sont les illusions perdues / Sont-elles une île perdue […] / Ainsi sois-tu / Ainsi sois-tu mon île perdue / A jamais déserte, à jamais vierge / A jamais vertue ». Les paroles évoquent les couleurs pâles, blanches et roses, des vêtements portés par les membres du groupe. Un peu comme si Grand Blanc, originaire de Metz, représentait cet ailleurs, toujours recherché, jamais retrouvé. Un ailleurs qu’ils appellent de leurs vœux dans la chanson du même nom. Et nous, spectateurs du concert, les yeux tournés vers le rivage éclos qu’est cet horizon de la scène. Partance de soi, pureté du monde intérieur.

Grand Blanc aux Docks le 30 novembre 2018 @ Thomas Ebert
L’imaginaire, de bleu et de blanc

Une trentaine de minutes séparent Grand Blanc de l’Impératrice. Et pourtant, on est projeté dans un autre monde, littéralement. Il est vrai que les deux formations sont différentes à bien des égards : mélancolique pour l’une, chaleureuse pour l’autre. En effet, la chanson Vanille-Fraise, tirée du premier album du groupe Matahari, témoigne de cette légèreté ensoleillée. La voix Flore Benguigui, la chanteuse du groupe français, illumine leurs morceaux. Elle représente le visage du groupe derrière lequel se cache le leader et fondateur Charles de Boisseguin. Lors du concert, L’Impératrice alterne parfaitement entre leurs morceaux instrumentaux (Disco Magic Concorde) et les chansons avec paroles (Parfum Thérémine). De cette space-disco-pop se dégage un tropical lointain qui appelle tour à tour les personnes du public. Quant à la scénographie, elle fait penser paradoxalement au monde froid des étoiles, de la galaxie. Le concert de l’Impératrice était une invitation à partir dans les feux de l’exotisme que l’on a saisi à l’arraché.

L’Impératrice aux Docks le 30 novembre 2018 @Thomas Ebert