IDLES AUX DOCKS – LA RAGE PUNK

Idles débarquait à Lausanne pour la première fois, le 20 novembre dernier, pour partager avec nous leur rage du monde. Pogos, acouphènes et abrasion étaient au coeur de cette soirée.

John + John = John

La formation anglaise, John, a fait la première partie d’Idles sur leur tournée européenne. Composé de deux membres qui s’appellent tous les deux John, le groupe sévit depuis 2013. Violente, emportée, radicale : ce sont les qualificatifs qui nous viennent à l’esprit lorsqu’il s’agit de décrire leur punk abrasif. Leur dernier album Godspeed in the National Limit, sorti en octobre 2017, s’inscrit dans ce sillage. Lors du concert, le groupe fait monter la tension avant le déchaînement. Néanmoins, leur prestance scénique est discrète. Ils ne se mettent, en effet, pas en avant. Il suffit parfois d’une batterie et d’une guitare pour former un duo électrique.

John aux Docks le 20 novembre 2018 @ Davide Gostoli
Des Idles explosifs

Idles, nous les avions découverts à La Route du Rock à Saint-Malo en 2017. Après un premier album Brutalism qui les a propulsés au sommet, ils enchaînent avec un second album Joy As an Act of Resistance qui a confirmé leur statut de nouveau groupe post-punk. Sur la scène des Docks, la formation anglaise gardait cette même verve rageuse, ce même magnétisme. Comme à l’accoutumée, le chanteur et leader d’Idles, Joe Talbot, éructe, violente et crache les paroles de ses chansons dans lesquelles il explore notamment la masculinité toxique : « The mask of masculinity is a mask a mask that’s wearing me / I’m a real boy/ Boy and I cry / I love myself / And I want to try ».

Idles aux Docks le 20 novembre 2018 @ amdophoto

En fond, les guitares s’entrechoquent, les baguettes de batterie s’écrasent sur les percussions et la basse cisaille l’air. Dans la foule, c’est le déchaînement anarchique des pogos. Sur la scène, ce n’est pas mieux : le guitariste, Mark Bowen, se dénude le haut du corps et bondit dans le public pour y propager son énergie brute. Les membres du public sont amenés à monter sur la scène dans une danse cacophonique. Les limites entre les membres du groupe et le public deviennent donc progressivement floues dans une sorte d’union chaotique. C’est la bacchanale joyeuse.