LA MÉLANCOLIE ÉSTHETISÉE DE VIRGILE TEXIER

Si vous aimez vous poser des questions existentielles et regarder des films français, vous allez adorer Deux Mille Quinze Année Quelconque, une série de petites vidéos créée par Virgile Texier, un réalisateur parisien génial, membre de la boîte de production Les Fils De.

Avec sa mise en scène intimiste, érotique et toujours très esthétique, Virgile Texier capture des moments hors du temps en filmant Jessamine-Bliss Bell et Marie Demaret qui se laissent aller à des discussions philosophiques concernant leur propre existence. Toute se passe dans un appartement très bourgeois qui, à l’instar des dialogues, semble factice, sonne faux et nous donne l’impression d’assister a une pièce de théâtre. Au début, l’ensemble paraît difficile d’accès, mais on se laisse rapidement aspirer dans cet univers étrange où les personnages tentent de tuer leur ennui mortel et leur tristesse dévorante en se posant des questions qui semblent parfois futiles.


L’image, quant à elle, est parfaitement maîtrisée, les mouvements de caméra à la steadycam et la lumière sont d’une élégance rare. Tous les plans sont travaillés comme des tableaux en mouvement pour mieux saisir la beauté des deux actrices à tel point qu’on ne sait plus trop si c’est le cadrage qui magnifie la comédienne ou la comédienne qui magnifie le cadrage. Au niveau du montage, il y a également des choses très intéressantes comme l’épisode 2 : La Féminité qui se termine par son début ou encore le raccord entre Marie Demaret et le tableau accroché au mur dans l’épisode 1 : À Quoi Tu Penses.

D’autres épisodes pour cette série sont prévus, en attendant on vous conseille de regarder les autres travaux de Virgile Texier, notamment ses clips vidéo (en collaboration avec Alice Moitié) comme le viscéral Cardiocleptomania pour Logo, le psychédélique Fabrice, toujours pour Logo ou encore la sublime vidéo de l’artiste electro-RnB Arkadin intitulée Valhalla.