LA PROGRAMMATION DES DOCKS EGAYERA VOTRE CŒUR

Nous avons trouvé la solution contre le marasme automnal qui vous gagne : une bonne cure de concerts aux Docks. Leur sublime programmation renverserait par terre n’importe quel mélomane indie qui se respecte. 

Après un concert sold-out au Romandie en 2017, Jungle revient à Lausanne aux Docks le 16 novembre pour vous convier à un brasero soul. La formation londonienne a sorti le mois passé leur deuxième album For Ever. Ils y distillent toujours une musique suave, enthousiaste et tropicale. Bring the Heat ! Dans un style tout aussi joyeux, Parcels fait groover la pop au carrefour entre l’électro, la chillwave et le funk. Basé actuellement à Berlin mais signé sur le label français Kistuné, leur premier album éponyme est sorti tout récemment. Les vingtenaires, look vintage et cheveux longs, ramèneront la chaleur estivale aux prémisses de l’hiver le 1er décembre aux Docks.

Introspection-givrure

On a connu Josh Tillman dans les rangs de Fleet Floxes en tant que batteur. Celui qui sévit maintenant sous le nom de Father John Misty a pris une retraite de six semaines au Lafayette House à New York pour composer son dernier album Pure Comedy et rentrer dans le droit chemin. Véritable confrontation introspective, le quatrième album de l’artiste américain nous invite dans ses profondes turpitudes où le piano sert de guide. Une découverte qu’il ne faudra pas rater le 18 novembre aux Docks. Du chaos intérieur au chant sublime.

Queers, consumons-nous, embrasons-nous et brûlons enfin

Notre première et seule rencontre avec Idles remontent (déjà) à plus d’une année dans les terres malouines. Les anglais déchaînés, après avoir fracassé la scène indie rock à coups de sons ensanglantés, se sont très vite imposés comme les empereurs d’un punk joyeusement brutal. Avec Joy as an act of resistance, ils s’enfoncent encore plus dans une violence musicale sans concession : riffs accentuées, chant-cri, répétition malaisante de mots. Sur scène, c’est le déchaînement : on les voit s’agiter, éructer des paroles et s’embrasser entre eux. Le sous-texte queer est ainsi bien présent dans Colossus, l’un des morceaux de cet album : The world’s best bulimic bartend / Tender, violent and queer (…)/ I’m like Stone Cold Steve Austin / I put homophobes in coffins. Voilà de bonnes paroles qu’on espère entendre le 20 novembre. A l’intersection de la chanson française et du hip-hop, Eddy de Pretto écrit des beaux textes qui reflètent des préoccupations actuelles. Dans la chanson Kid, il dénonce ce qu’il appelle la « virilité abusive » ce qu’on nomme plus communément dans les études genres, la masculinité toxique. Sans se définir lui-même comme militant, Eddy de Pretto aborde, dans son album Cure, des thématiques liées au genre, notamment l’homophobie. On pourra (re)découvrir son monde le 8 décembre si vous avez été prévoyant. Les mots queers, l’homo-cendre.

Les Impératrices Blanches

Après avoir réalisé des études au Conservatoire de Paris et à la Royal Academy of Music de Londres, Jeanne Added se lance dans une carrière solo dans le domaine l’électro-pop en s’éloignant de ses premiers amours jazz. Présenté par les Inrocks comme « un des grands albums de la rentrée 2018 », Radiate est porté par la magnifique voix de l’artiste française accompagnée par des mélodies simples et discrètes. Elle vous donne rendez-vous le 23 novembre prochain. Une semaine plus tard, on fait perdurer notre amour pour la musique française avec L’Impératrice et Grand Blanc, nos deux grands chouchous de cette magnifique programmation. Mon premier est un sextet parisien mené par Charles de Boisseguin. Crée en 2012, la formation française a, dans un premier temps, sorti plusieurs EP avant de publier le premier album, Matahari, en 2018. L’Impératrice ressuscitera le meilleur des années disco. Entre paroles érotiques et space-disco-pop. Mon deuxième rappelle la froidure hivernale. Originaire de Metz, Grand Blanc a rapidement conquis tous les coeurs en 2016. Leur second album Image au mur convoque la topographie des villes et espaces immémoriales, comme dans la chanson Ailleurs : Tous les garçons et les filles de mon âge / Sont ailleurs assez souvent / Ils ont les yeux dans les cieux, dans le vague / Dans l’amour et l’océan / Je me demande où ils sont ils me disent / Ils me disent ailleurs / Ils me disent / Ailleurs / Higher. On a déjà mis plein de petits coeurs sur la date du 30 novembre dans notre agenda. Echappée poétique dans l’Ailleurs. Oh oui, l’ailleurs…

La programmation complète des Docks est à retrouver sur leur site.