Lorsque l’on pense au Japon et à sa capitale, ce qui nous vient en tête -à nous occidentaux- ce sont bien sûr les quartiers tels que Shibuya et Akihabara, mais Tokyo, c’est bien plus que ça.
Il s’agit aujourd’hui du travail d’un photographe du nom de Watanabe Katsumi, décédé en 2006 à l’âge de 67 ans, qui durant les années 60 et 70 arpentait Kabukicho, un quartier chaud de l’arrondissement de Shinjuku, à Tokyo, où jeux d’hasard et bars à filles faisaient, et font toujours, fureur. Armé de son appareil photo, Watanabe allait à l’encontre de la pègre tokyoïte, mais aussi des voyous, des drag queens et des prostituées, et plus encore.
Aujourd’hui, si ses photographies font l’objet de livres et d’expositions, c’est grâce à la Andrew Roth Gallery de New York qui en détient les droits, mais à l’époque ce photographe japonais gagnait modestement sa vie grâce à ses photos. En effet, si les sujets présents sur les clichés sont pour la plupart du temps souriants et enclins à être photographiés, c’est parce que Watanabe leur vendait toujours 3 impressions de chaque pour environ 200 yens (moins de 2 euros).
Il s’avère néanmoins que la plupart des photos publiées par la galerie new-yorkaise étaient déjà parues dans un livre que Watanabe avait lui-même édité en 1973, intitulé « Gangs of Shinjuku », à partir duquel des photos avaient été exposées plus tard en 1986 et c’est d’ailleurs ce qui a amené Andrew Roth à rencontrer le photographe peu avant sa mort. Roth a déclaré que grâce aux publications de sa galerie, notamment le livre « Gangs of Kabukicho » (en hommage au livre de Watanabe), cela montre que la photographie de rues au Japon n’a pas commencé avec l’actuel intérêt pour Harajuku et ses fantaisies vestimentaires, et que Watanabe reçoit enfin la reconnaissance dont il n’a pu profité de son vivant.