MANCHESTER BY THE SEA – DOULEUR À MER [CRITIQUE]

Présent dans notre top des meilleurs films de 2016, le long-métrage de Kenneth Lonergan nous a mis une belle claque! Une jolie conclusion pour la superbe année cinématographique de 2016.

Le constat est d’autant plus fort que Manchester by the Sea n’est pas un film qui épate de par sa réalisation ou sa mise en scène. Lonergan accouche d’un film classique dans la forme, mais tellement fort dans le fond. Toutes les scènes sont à un niveau égal et participent à la construction d’un récit parsemé de douleurs, de joies, de craintes… Ce qui fait tout simplement notre quotidien, la vie.

Lee Chandler, interprété par Casey Affleck, est un homme à tout faire, un concierge pas très aimable et solitaire qui mène une vie plutôt paisible. Mais un jour le téléphone sonne et Lee apprend la mort de son frère ainé. Il doit ainsi retourner dans sa ville natale pour gérer ce drame, auprès de son jeune neveu. Mais aussi affronter un passé et une histoire familiale douloureuse.

Lonergan nous fait donc osciller entre moments présents et flashback, afin de construire cette histoire familiale singulière. Mais tout est amené de manière progressive, afin que le spectateur puisse découvrir l’épaisseur psychologique de Lee, en même temps qu’il le voit avancer dans son récit. Un procédé certes classique, mais qui fonctionne ici à merveille tant les scènes et les dialogues sont bien écrits.

Bien entendu, un tel scénario repose quasi-intégralement sur le dos de la distribution. Et là encore, c’est un sans-faute! Casey Affleck est juste impressionnant, d’un naturel de jeu déconcertant. Michelle Williams est tout aussi épatante au travers d’un personnage d’une grande complexité. Enfin, Lucas Hedge et Kyle Chandler sont là pour nous offrir de beaux moments d’émotions.

Manchester by the Sea est un film qui fait un bien fou! Cette balade familiale maitrisée de bout en bout trouve un juste équilibre pour nous toucher en plein cœur, sans nous prendre par la main.