WESTWORLD (S02E03) – PASSAGES A L’ACTE

Reprise des gunfights et quelques réunions de famille dans cet épisode 3 qui, à l’image de ce début de nouvelle saison, gonfle ses intrigues par la multiplication de promesses. Notre récap’ 100% spoiler!

Cet article contient des révélations sur le contenu général de la saga  « Westworld ».

Alors que les deux premiers épisodes cherchaient davantage à montrer les incidences de la révolte des hôtes en plus d’enchaîner plusieurs origin stories, notamment autour de l’actionnariat du parc assuré par William, ce nouvel épisode fait autant l’effet d’une pause que d’une amplification dans le registre de la juxtaposition des intrigues et des surprises : voilà une homogénéité bienvenue permettant de mieux se concentrer sur ce qui pourrait dynamiter le récit. A titre d’exemple, la fameuse Vallée évoquée dans le premier épisode et à la fin du second n’a pas tardé à se dévoiler puisque Dolores et Teddy, aidé.e.s par toute une troupe de malfrats, l’atteignent sans trop de difficulté. Et puis le cas de Peter Abernathy, père de Dolores recherché par DELOS pour on ne sait quelle raison est directement relié à la Vallée puisqu’il se fait capturer et ramener là-bas par les Confederados – après avoir filé entre les doigts de Charlotte Hale, dont la mission est justement de le récupérer pour lancer une exfiltration d’urgence suite aux graves incident survenus dans le parc, et de Bernard, lui aussi capturé pour suivre Abernathy. Autrement dit, les intrigues principales s’enchaînent et commencent à trouver de l’épaisseur, mais Westworld ne s’arrête pas là car les promesses de nouveaux mondes sont prêtes à être tenues – comme une sorte de fil rouge narratif de cette nouvelle version.

Le prix de la liberté

Comme évoqué lors de nos deux précédents récap’, la liberté semble être le coeur des réflexions des personnages – et notamment ce qui oppose Dolores, la tyrannique, et Maeve, la maligne, dans leurs manières de se révolter contre les humains. Et lorsqu’on regarde par exemple dans cet épisode les retrouvailles entre Dolores et Bernard, il y a comme une fracture jamais vue entre les deux. Une forme de tristesse se saisit à cet instant précis quand on sait la relation que les deux ont nouée – quelles que soient les formes de celle-ci. Ce rapport finalement très sombre de Dolores vis-à-vis de sa liberté fracture son identité, donne du crédit au sang, à la fureur et la tyrannie, lesquelles l’emportent sur ce personnage qui, au début de la saga, donnait une sensation de douceur et de naïveté au service d’une certaine beauté. Pas de liberté sans revers ? Cette réunion entre les deux personnages ainsi que l’émotion qui transforme littéralement le visage de Dolores lorsqu’elle retrouve son père sont pour l’instant les meilleurs moments de ce début de saison 2 – sans parler de cette fusillade superbement filmée. D’autant plus que la schizophrénie cybernétique de Bernard – double de Arnold – semble aussi concerner Dolores, dont le lien aux souvenirs et au monde des humains, puisqu’elle l’a visité, est ancré dans sa personnalité et semblent l’affecter. Double monde, double personnalité. Dolores est passionnante, et ambivalente. Et c’est certainement ce qui contraint Teddy à ne pas suivre ses ordres  à la fin de l’épisode – il ne la reconnaît pas, alors que nous spectateurs voyons qu’il existe encore du bon en elle.

La liberté de Dolores dépend donc de sa capacité d’influencer sur les autres, tel un tyran dont le pouvoir et la violence sont inarrêtables – cette séquence en mode Terminator lorsque Dolores canarde les humains et progresse vers eux tout en se faisant tirer dessus. De son côté, Maeve rencontre quelques obstacles dans la quête de sa fille disparue. Toujours accompagnée de Hector et du scénariste du parc, ils tombent sur une tribu d’Indiens lui rappelant le traumatisme de sa petite fille disparue. Contraints de s’échapper, ils retournent au QG du parc et retrouvent Armistice, que l’on avait laissée à la toute fin de la première version. Davantage en coopération avec sa troupe et moins tyrannique, Maeve semble définitivement incarnée le contraire de Dolores : moins à cheval sur la nécessité de se libérer – car elle croit les humains toujours aussi libres – et donc dans une quête beaucoup plus pragmatique. Au pire, le chef des scénarios sera toujours là pour, au choix, lui dire ce qui va arriver ou avoir tort quand elle lui donnera la sensation qu’elle est maître de son destin.

Même puzzle, nouvelles pièces

L’homogénéité de cet épisode 3, grâce à la convergence des intrigues de Bernard (après la nuit de la révolte) et de Dolores, contraste pourtant avec une impression de nouveauté que les scénaristes implantent dans (pour l’instant) chaque épisode de cette seconde saison. Preuve en est : cette scène d’ouverture où nous atterrissons dans un tout autre lieu que ceux dont nous avions l’habitude de voir, à forte consonance indienne et qui n’est autre qu’un nouveau parc (le troisième à notre connaissance) si l’on en croit le périple de ce nouveau personnage féminin dont nous n’avons pas encore retrouvé le nom. Après avoir subi une révolte cette fois-ci des visiteurs (selon les dires du personnage), elle s’échappe tout en étant poursuivie par un tigre. On la retrouve plus tard dans l’épisode, toujours vivante, repêchée par un Indien dont l’apparence ressemble grandement à ceux que Maeve et sa troupe ont croisés à Westworld. Les théories pleuvent déjà. Y’aura-t-il un troisième parc dans cette saison 2 ? Est-ce que les trois parcs sont tous rattachés ? Quel rôle ce nouveau personnage va-t-il joué ? On vous laisse réfléchir.

De nouvelles pièces apportées au puzzle qui s’ajoutent à ce cliffhanger du tonnerre où l’on aperçoit un samouraï foncé sur le groupe de Maeve (de retour dans le parc à la fin de l’épisode), sous une neige typique des films de sabre. Cela répond à une question que les fans se posaient depuis la fin de la première version : il y aura bien un (ou deux) nouveau(x) parc(s) dans cette saison – il s’agit de Samuraï World, dont les initiales étaient gravées sur les fondations extérieures du local pilotant le parc (et donc peut-être un troisième parc). Une nouvelle promesse scénaristique qui devrait donc directement concernée Maeve dans sa quête pour sa petite fille. Encore une fois, Westworld entretient ses fans tout en leur cachant les aboutissants d’un tel parti-pris. C’est plutôt bien formulé.

Et voilà que la série, toujours dans son ambition d’apporter de nouveaux indices sur la place et les significations de ses intrigues, arrive très rapidement à trouver son rythme de croisière, lequel pourrait d’ailleurs alterner entre les intrigues principales lancées dans le premier épisode (et développées ici) avec des épisodes plus concentrés sur les origin story de certains personnages clés comme ce fut le cas pour William. Toujours est il que Westworld est lancée, et que ce sera difficile de la stopper.

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